À propos de son enfance, sa vie personnelle et sa vie spirituelle
Extraits de deux entrevues:
Deuxième d’une famille de cinq enfants, je suis née à Joliette, Québec, Canada. Pour ce qui est de mon enfance, je dirais qu’elle fut calme, ponctuée de très bons moments partagés avec ma famille : ski de fond et motoneige l’hiver, cabane à sucre au printemps, camping et voyage à la mer l’été, et cueillette de pommes en famille à l’automne. Cependant, ce qui caractérisa le plus fortement l’ensemble de la période de mon enfance fut certainement cette impression de… n’avoir jamais été un enfant. Durant toutes ces années, mon sentiment fut celui d’être une adulte enfermée dans un petit corps qui attendait, dans une silencieuse impatience, de grandir enfin. Mes souvenirs en continu, à partir de l’âge de sept ans, me rappellent avoir été d’une grande douceur et bonté, ainsi que d’une extrême sensibilité, lucidité et même clairvoyance. C’est sans doute pourquoi, pendant toute ma jeunesse et au-delà, il m’est arrivé si souvent de regarder le ciel en me demandant ce que j’avais bien pu faire de mal pour être ainsi punie et envoyée dans ce monde pour lequel je ressentais si peu d’affinités.
Je suis née d’une mère énergique, au rire aussi sonore qu’unique, dévouée à son rôle, imperturbable optimiste, à la fois terre à terre et mystique, dotée d’une indépendance d’esprit et d’une curiosité intellectuelle sans limites, bien que les mystères de la vie et de la mort ainsi que l’optimisation de la santé au naturel furent ses priorités ; ainsi que d’un père au cœur d’or, aux yeux pétillants d’amour et de bonté, chaleureux, généreux, jovial, bon vivant, hyperaccueillant, sociable, infatigable travailleur et aussi honnête que prospère dans le commerce qu’il avait établi.
Malgré ma famille nombreuse, mes souvenirs d’enfance sont associés à la solitude, à ma chambre, et au champ tout à côté de la maison, où, l’inlassable contemplative que j’étais, regardait le ciel avec nostalgie, comme lorsqu’on attend qu’une porte s’ouvre et qu’on revienne enfin vous chercher. Plongeant infatigablement mon regard dans ce bleu infini ou dans l’insondable noir parsemé de scintillantes étoiles, quelque chose d’indéfinissable me transportait d’une innommable joie… mais me manquait aussi cruellement.
Le ciel me fascinait, pour son infinité mais aussi pour ses nuages aux figures mirifiques qui n’avaient de cesse de se transformer. Je me souviens m’en être amusée pendant des heures entières, me plaisant à penser que c’était bien la seule force de ma concentration qui faisait se dissiper le nuage de mon choix.
J’avais 7 ans lorsque ma mère débuta ses cours hebdomadaires de yoga hebdomadaires qu’elle poursuivit jusqu’à son très inattendu départ, neuf jours avant ses 81 ans. Moins de deux années auparavant, elle avait acheté un grand appartement au 3e étage d’un immeuble sans ascenseur. Sa pratique quotidienne de yoga suivie de longue marche en nature, ainsi qu'une alimentation saine, et une attitude positive et active, lui procuraient une santé tout à fait admirable.
Depuis ma plus tendre enfance, je l’entendais dire que vieillir ne l’intéresserait absolument pas. Prémonition ou intention ?... Car lorsqu’elle sentit venir les premiers signes de faiblesse, l’ange de la mort lui apparut en rêve, signa promptement sa poitrine d’une croix, et une semaine plus tard, ce qui semblait être un stupide accident l’emporta vers un autre monde. Bien que très terre à terre et centrée sur la tâche, ma mère croyait effectivement très fort en ces autres univers subtils. Il y avait eu, il est vrai, de multiples manifestations insolites dans sa grosse famille de onze enfants, ainsi que chez certains de leurs descendants.
Oui, elle pratiquait quotidiennement son yoga et je me suis toujours amusée à dire qu’elle se pratiquait aussi sur moi. Ainsi, le soir pour m’endormir, au lieu de me raconter une histoire «comme une mère normale», elle me guidait vers une interminable séance de relaxation complète, ce que je sais aujourd’hui se nommer «yoga nidra ». C’est ainsi que, très jeune, je pus intégrer la conscience et la présence de l’énergie dans mon corps de chair et d’os et le voir comme le véhicule de mon âme en quête d’évolution. Une autre anecdote amusante est celle où je me présentais précipitamment dans la chambre de mes parents, apeurée par les «êtres» qui se tenaient au pied de mon lit, maman levait nonchalamment la tête de son oreiller en me rassurant doucement : «Ce sont juste tes guides, ils ne te veulent aucun mal, au contraire, ils veillent sur toi». Je vous avoue humblement que cela ne me rassurait qu’à moitié, mais bon, elle avait l’air si convaincue! Et puis, je n’avais d’autre choix que de retourner au lit. Mais sachez qu’alors je prenais tout de même grand soin d’enfoncer mon petit corps et mes yeux bien profondément sous les draps.
Bien sûr, je pourrais sans nul doute affirmer que ma connexion avec les mondes invisibles provient de ma génitrice. Mais si tel était le cas, il en aurait été de même pour mes quatre frère et sœurs...
À l’âge de huit ans, suite au déménagement de ma famille dans un petit village de campagne, je découvris la bibliothèque de ma toute nouvelle école et la section sur les saints et les saintes. En quelques semaines, j’épuisai la collection. Ces personnages canonisés comblaient un tant soit peu l’incommensurable aspiration que je ressentais pour un état d’amour infini, mais indéfinissable. Conséquemment, pour la première fois de ma très courte vie, je remarquai cette étagère qui avait pourtant toujours été là et où s’étalaient les livres de ma mère : divination, spiritualité, croissance personnelle, tout y était. Oh! Joie! Mes premiers choix furent La vie après la vie de Raymond Moody qui, il va sans dire, me marqua beaucoup, ainsi que La puissance de votre subconscient de Joseph Murphy. Puis, au fil des ans, des centaines d’autres encore, qui me fascinèrent tout autant. Et puis un jour, à l'aube du mitant de ma vie d'adulte, surprise, je n'arrivais plus que très difficilement à lire. La lecture ne m’appelait plus. Mais les pages blanches si. Dès lors, je pouvais laisser mes doigts exprimer ce qui venait à ma conscience, recevoir, entendre, et écrire. Puis, tout aussi soudainement, un beau jour ce fut le temps de parler, de partager, d'exprimer à voix haute, et de sortir à l’extérieur de moi ce qui venait à l’intérieur de moi.
Lorsque je repense à mon enfance, le plus étonnant est cette faculté que j’avais déjà de ressentir si vivement les forces, mais aussi les failles de l’être humain. Je me souviens également qu’il m’arrivait souvent de penser que personne ne devrait avoir d’enfant avant de devenir soi-même un exemple de sagesse et un enseignant dans l’art de ne pas réagir impulsivement en paroles ou en actes. Je voyais et j’entendais des «adultes» réagir et répondre aux enfants de manière si émotive et inadéquate pour leur estime de soi que j’en étais consternée, mais je ne disais rien… Jamais… Je n’avais pas 12 ans. C’est ainsi que la quête de la sagesse toute connaissante devint le but ultime de ma vie et que je croyais pouvoir y arriver pour mes 30 ans (ce qui me semblait très vieux). Oh! Comme j’étais loin de me douter des exigences liées à un tel objectif !
Vers l’âge de 9 ans, il nous était demandé de confirmer nos vœux d’allégeance à l’Église Catholique. Une visite dans la «Maison de Dieu», couplée à une courte rencontre avec le prêtre du village, nous avait laissé comme devoir de nous trouver des péchés pour notre première expérience de confession. Je me souviens, comme si c’était hier, être assise dans le grand champ à côté de la maison familiale à la veille de l’exercice. Contrariée et perplexe, je n’arrivais pas à concevoir que Dieu puisse exiger qu’à mon si jeune âge j’eusse à m’accuser de péchés. Et cette histoire de grand livre où seraient inscrites toutes les fautes pour lesquelles je serais jugée après ma mort… Mais quel était donc ce Dieu??? Je me souviens aussi avoir conclu que l’humain avait simplement mal interprété les paroles de Jésus. J’avais, en effet, la conviction suprême que notre Père Créateur, dans son amour absolu, ne pouvait être que miséricorde, compassion, un Être de pardon et que nul ne serait délaissé pour quelques failles qu’il ait eues. Mon Dieu à moi était infiniment bon, mais je comprenais déjà qu’il en allait bien autrement de l’enseignement reçu.
Alors que j’avais 13 ans, à mon école du Séminaire de Joliette, je découvris une association jeunesse, « La Clef », qui célébrait la vie et Dieu à travers la danse, le chant, les discussions ainsi que des weekends intensifs. Malgré que cette association était réservée aux élèves de 4e et 5e secondaire, je fis une demande spéciale pour y être admise en 2e secondaire. Voyant ma détermination, le responsable, Père Roger Brault, m’autorisa enfin à y participer dès mon entrée en 3e secondaire. Je devins par la suite la présidente de l’association, emballée que j’étais par le climat spirituel, chaleureux et bienveillant qu’on y retrouvait. Pendant ces trois années, j’expérimentai aussi avec jubilation mes premiers groupes spirituels lors de weekends en résidence hors de notre ville.
Mais, j’avais un problème….
Une yogini dans l’âme
Même si ma réussite scolaire était proche de l’excellence, j’étais constamment dans la lune. Déjà au primaire, mes professeurs me disaient quasi quotidiennement « Josée, sors de la lune ». Mais, comme il était ennuyant de rester assise pendant des heures ! Je laissais donc s’envoler mon imagination qui, elle, m’offrait de si merveilleux voyages ! Toutefois, c’est lors de mes 15 ans que, après une longue réflexion, je pris la ferme décision de changer, au risque de passer ma vie dans les nuages, incapable d’action, incapable de «vivre en direct ce qui se passait dans ma vie». Alors, sans mot dire et dans le plus grand secret, j’inventai ma propre stratégie : il s’agissait de m’observer sans cesse, comme un détective toujours en service, comme une caméra cachée dans le plafond, un double de moi-même toujours présent, afin de m’assurer que je ne tombais pas dans la lune. Évidemment, je me surprenais en échec, 50 fois, 30 fois, 10 fois par jour, puis, me ramenais instantanément dans le présent, cumulant les petites victoires et sans jamais m’attarder aux pléiades d’échecs. En utilisant toute ma détermination et ma volonté, cela me prit une année entière pour arriver à sortir de ma torpeur, à être présente et intégrée à ce que je vivais, et à pouvoir ressentir dans mon corps de véritables sentiments dans l’instant présent. Et... très sincèrement, je n’avais aucunement conscience que je venais de pratiquer un art millénaire : l’art de la conscience-témoin, de la présence silencieuse, celle d’observer ses pensées, ses paroles et ses actions, de vivre le moment présent, uni à ce qui est, bref, Être en état de yoga.
La première transformation
Les années passèrent, et, dans un petit village de la campagne québécoise, malgré une vie on ne peut plus rangée, puisque déjà mariée à tout juste vingt ans, je vécus bien involontairement, au passage de mes vingt-deux ans, une expérience extra hors de l'ordinaire. Cette rencontre insolite avec deux êtres venus d'ailleurs n’avait rien d'une chimère ou d'un rêve inconscient, mais cet événement me laissa alors sans réponse en plus de transformer indéniablement ma conscience et ma façon d’être. C’était fin février 1986. Croyez bien que je me sentis infiniment isolée, ne sachant à qui m’adresser. Timidement, je me risquais alors à raconter mon aventure surnaturelle à ma sœur aînée Suzie qui, heureusement, était de passage au village puisqu'elle habitait depuis peu la grande ville. Elle me dirigea aussitôt vers ses maîtres à penser de l’époque, Daniel Kemp et Bernard de Montréal, des conférenciers traitant de de l’intelligence supramentale qui faisaient un travail d’ouverture de conscience et de détachement de l’égo. Ces liens me furent une grande révélation, un peu comme celle de retrouver les miens après des années d’expatriation dans une contrée lointaine.
Sitôt après ce contact exceptionnel, ma conscience s’agrandit à un point tel que mon entourage immédiat en fut tout surpris. En quelques mois, au tournant de mes 23 ans, j’avais changé. Du matin au soir et du soir au matin, j’étais parfaitement heureuse et épanouie. Intuitivement, je m'asseyais, fermais les yeux, et me retrouvais instantanément en méditation profonde. S'il est vrai que je me désintéressais de nos divertissements ordinaires et même de ma vie professionnelle, ce fut les six mois les plus interminablement heureux de ma vie. Mon état d’éveil et de joie était incessant. Le jour, je m’inventais des techniques de respiration du soleil et la nuit, je restais totalement consciente pendant mes rêves. Je ne connaissais plus ni l’insécurité ni le doute ni la procrastination. Plus que jamais, j'adorais la nature et le silence. Je découvrais plusieurs sport: tennis, golf, natation et mon corps physique était dans une forme inégalée. Je dormais et mangeais très peu, jouissant de chaque seconde de mon existence, accueillant les abeilles sur mes mains, et écoutant les sons mélodieux qui sortaient mystérieusement des boisés lorsque je passais quotidiennement à bicyclette au travers des champs. Bref, j’étais aux anges ! Puis, dans les mois qui suivirent, il y eut une multitude de merveilleuses coïncidences, dont celles qui me fit découvrir ces livres qui me fascinèrent : «La vie impersonnelle» de Joseph Sieber Benner, «Illusions» de Richard Bach, puis «L’éveil à la conscience cosmique» de Rajneesh.
J’aimais aussi tendrement mon époux, un homme doux, doté d’une grande bonté, qui m’adorait et faisait partie de ma vie quotidienne depuis cinq ans. Toutefois, malgré mes efforts, sans doute très maladroits, je n’arrivais pas à lui faire partager mon état de joie lié au savoir et au senti que j’avais soudain face à la vie elle-même. Nonobstant mon bonheur et mon insistance à lui dire que j’étais chaque jour plus heureuse, il devenait fou d’inquiétude à l’idée de me voir me transformer et m’intéresser à des sujets qu’il ne saisissait pas. Puis, un soir où je lui partageais mon bien-être et où je tentais de le rassurer, il me dit sans détour : « Je ne veux pas que tu changes ». J’avais à peine 23 ans… Devant l’évidence que je changeais, que je voulais changer et que je changerais encore, tenaillée par l’intuition profonde que la vie voulait m’amener ailleurs, et malgré mon amour sincère et ma profonde déception à briser les vœux de notre mariage que je voulais éternels, je lui répondis, sans éprouver le moindre doute, que viendrait un jour où il comprendrait que je ne pouvais pas le rendre heureux tel qu’il le désirait.
La semaine suivante, j’eus une vision qui reste encore très claire dans mon esprit. De bon matin, alors que je me brossais les dents en me regardant dans le miroir au-dessus du petit lavabo de notre salle de bain, je vis une image. Une image si lointaine de ce que j’étais alors que j’en fus bouleversée. Je me vis sortir de ma voiture (je n’en avais pas encore) dans un environnement inconnu et me diriger vers un grand bâtiment pour aller travailler. J’étais vêtue d’un élégant tailleur et j’avais de longs cheveux à mi-dos (je les portais alors tout juste aux épaules). Bref, j’avais l’air d’une femme confiante, intelligente et communicative avec une mallette à la main et le soleil dans les yeux. J’eus aussitôt la certitude qu’il s’agissait d’une vision future et je sentis cruellement dans mon plexus solaire à quel point cette transformation serait souffrante et difficile, moi qui, depuis l’enfance, était super introvertie, timide et secrète, tapie dans ma campagne natale. Pourtant, une partie de moi savait qu’il me fallait passer par là pour me détacher, m’ouvrir et me connecter davantage à cette conscience éclairée que je ressentais déjà si fort en moi.
«Je me dois de mentionner que, six ans plus tard, je reconnus précisément cette vision. À 29 ans, fraîchement diplômée de quatre années universitaires, je sortais de ma voiture dans le stationnement de mon nouveau travail où je venais d’être nommée directrice-générale-adjointe avec 55 employés sous ma responsabilité. À cet instant précis, en sortant de ma voiture dans ce grand stationnement, cheveux longs, tailleur impeccable et mallette à la main, je me souvins en un flash et en tous points de la vision que j’avais eue en me brossant les dents… six ans auparavant.»
C’est donc à 23 ans que, envers et contre tous, mais en accord avec mon intuition intérieure, les aspirations de mon âme et celles de ma conscience, je quittai ma vie, mes amis, mon petit commerce de coiffure et mon village, pour conquérir la grande ville, me conquérir moi-même et répondre à l’appel de ma destinée. J’avais eu, entre autres révélations, qu’il me fallait aller dans le monde pour pouvoir me connaître, maîtriser mes peurs et atteindre la pleine Libération. Ce fut, il est vrai, bien plus difficile que tout ce que j’avais pu imaginer.
Le supramental
Mais, c’est bien à partir de mes 22 ans et au cours des années suivantes, je suivis une multitude de formations de perfectionnement et tout autant de séminaires et d’ateliers en développeMais, c’est bien à partir de mes 22 ans et au cours des années suivantes, je suivis une multitude de formations de perfectionnement et tout autant de séminaires et d’ateliers en développement professionnel, personnel et spirituel. Je vous partage aussi qu’entre mes 22 et mes 27 ans, j’appris l'Art d'Entraîner l'Intelligence en Mouvement (A.E.I.M.), puis enseigna les cinq niveaux du Programme Maître Contrôleur (P.M.C.). Ce programme visait l’optimisation des corps physique, vital, intellectuel et mental supérieur, un perfectionnement qui avait pour but de favoriser l’ouverture au supramental. Ces techniques au noms colorées, reposaient principalement sur le pranayama, la méditation, le yoga nidra, les arts martiaux et, ultimement, la parole créative.
Évolution
Mais revenons à mes 25 ans, deux ans après « ma grande évasion » et le changement total de ma vie. Il m’apparut alors clairement que, sans aucun diplôme reconnu, les postes de travail les plus intéressants me resteraient inaccessibles et qu’ainsi, il me serait fort pénible d’exprimer mon potentiel professionnel tel que je le souhaitais. Il était clair que je voulais « aller dans le monde » et œuvrer auprès des humains. Je persistai donc dans mon aspiration et, sans même avoir fait d’études au CÉGEP, je réussis à entrer directement à l’université. La connaissance des vicissitudes de l’humain m’attirait depuis mon enfance et le programme en psychologie semblait un choix logique. Toutefois, le cursus m’apparut trop centré sur l’individu et je craignais d’y perdre mon intuition et ma sensibilité au profit de références théoriques et de diagnostics stériles. C’est que, très jeune, je ressentais déjà intuitivement et viscéralement les gens. J’arrivais aisément à décoder le non verbal, les micromouvements du visage et même les pensées.
J’étais fascinée par la complexité de l’être humain, la nature, l’énergie, les mystères de la vie, de la mort et d’un possible au-delà. Mais j’avais aussi déjà compris qu’il valait mieux exploiter mon côté « terre à terre » et me réaliser un tant soit peu dans la matière que d’être taxée d’hurluberlue et de vivre au ban de la société. Peut-être pour plaire à mon père, qui était un entrepreneur, mais aussi parce que je ressentais un fort besoin de ne plus me sentir menacée ni même intimidée par quiconque, je décidai de dissimuler ma nature spirituelle et artistique pour conquérir le monde du business et vaincre ma peur du pouvoir. Je choisis donc de poursuivre sans relâche, de manière parallèle mais totalement dissociée, mes études et mes activités professionnelles et spirituelles, tout en faisant preuve d’une indéniable capacité d’ajustement entre ces deux univers.
J’optai donc pour ce qui m’apparaissait comme un beau compromis en choisissant le programme de la Psychosociologie de la communication qui étudiait l’individu dans son milieu au travers d'un savant mélange de cours de psychologie, de sociologie et de communication, et qui avait comme objectif de nous former à l’intervention individuelle, de groupe et organisationnelle. Je fus comblée.
Pendant les vingt années qui suivirent, je menai de front ma quête spirituelle, ma vie personnelle et ma carrière professionnelle, essayant, comme tant d’autres et tant bien que mal, de bien séparer les trois puisque nous vivions dans ce monde où les concilier n’était pas bienvenue. Or, s’il m’est arrivée, la nuit, de sortir de mon corps et de me regarder dormir à partir du plafond ou de me faire réveiller par un fantôme à l’air ennuyé, j’atteste sans détour que bien peu en furent informés car, dès le jour venu, j’étais totalement absorbée par ma carrière et mon travail et, effectivement, je travaillais infatigablement, tout en conservant toujours une place de choix pour le sport et la nature.
Ma carrière professionnelle monta en flèche jusqu’aux rôles de gestionnaire, de vice-présidente, d’expert-conseil et de coach-formatrice. À côté de tout cela, une sensibilité toute particulière me permettait de ressentir les forces qui traversent l’humain, de reconnaître cette ultime seconde entre la réaction impulsive et la maîtrise de soi. J’appris aussi, grâce à la position du Témoin que j’avais tant pratiquée dès l’âge de 15 ans, à me connaître à travers l’observation de mes pensées, mes paroles et mes actes, à travers les autres, ainsi qu’à travers les expériences que me proposait la vie, à m’observer en temps réel, à contrôler le jugement critique de mon mental, à m’accueillir davantage, à faire de même pour mon entourage… surtout mes supérieurs.
Parallèlement à ma vie professionnelle, je pris part à plusieurs retraites spirituelles afin d’intégrer les enseignements d’Aurobindo et de Mère, de Ramana Maharshi, Rajneesh, Arnaud Desjardins, Pandit Rajmani Tigunait, Prem Baba, ainsi qu’à partir de 2006, du Satguru Babaji Nagaraj et des sages du Sud de l’Inde, les Siddhas. La connexion avec ces Êtres éveillés, tout comme le temps alloué à la connexion avec ce qui est là, contribuèrent évidemment à me faire atteindre des états de conscience toujours plus vifs et lumineux.
Par ailleurs, si je pus servir avec succès et honneur dans plusieurs milieux professionnels, comme tant d’autres, je fis également face à la méchanceté gratuite de collègues, à la manipulation des patrons, à la jalousie des femmes, à l’humiliation des hommes, à la corruption, au mensonge, et j’en passe. Bref, le monde du travail et ses luttes de pouvoir contribuèrent à me faire voir les pires faiblesses humaines. Si cela put intensifier ma compréhension du monde professionnel et de ses tumultueuses difficultés relationnelles, ce cocktail de jeux de bassesse des personnalités me permit aussi d’amplifier et de raffermir une capacité innée de profonde compassion pour mes frères et sœurs en esprit.
Une volonté d’élargir sa conscience
Puis, une nuit, alors que je travaillais déjà depuis deux ans comme expatriée en Algérie, lasse de ne pouvoir conserver un état permanent de maîtrise de soi, de conscience élevée, impersonnelle et non égotique, je sortis sur le balcon, face à la mer, aux étoiles et à l’horizon, et j’implorai puissamment les noms de tous les Dieux, les anges, les archanges et tous les saints que je pouvais connaître, afin d’être guidée vers un gourou ou vers une pratique quotidienne qui me garderait connectée à ce qu’il y avait de plus pur en moi, de plus Divin. Bref, j’étais loin de me douter que j’allais bientôt recevoir les deux.
Tel que je le décrirai en détail un peu plus loin, en 2006, le Kriya yoga de Babaji devint ma pratique spirituelle quotidienne (sadhana), afin de me recentrer et de me reconnecter à l’énergie, au calme et à l’amour. Cette exigeante discipline allait effectivement m’aider à passer au travers des pénibles épreuves qui m’attendaient dans les années à venir.
Aspiration à contribuer
En tant que consultante en développement organisationnel, j’avais dû créer mon entreprise nommée : CAP Réalisation Inc. C’est à partir de 2008 que je pris la décision d’élargir mes services afin de contribuer à de meilleures communications interpersonnelles au travail et donc au mieux-être personnel et relationnel. Dès 2011, j’ajoutai une offre en développement personnel et en 2012, l’accompagnement spirituel.
Consciente de la variété des personnalités, des potentiels et des préférences, je me suis donnée les moyens de créer et d’offrir des techniques que je pouvais personnaliser selon les capacités et les besoins de chacun. Ainsi je pus offrir des outils favorisant l’élargissement de la conscience, l’optimisation de la santé et de l'énergie, la connaissance de soi, l’empathie pour l’autre, la reconnaissance de ce qui n’est pas soi, et bien plus encore.
De retour au Québec, je pus davantage partager mes interventions en groupe avec le plus grand nombre, ou encore les transmettre dans l’intimité d'un rencontres individuelles, sur Internet ou en face à face, mais toujours avec cette même visée, celle de la Réalisation intégrale de l’individu et de ses entreprises.
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